Mis à jour Juin 2024 - Parmi les voyageurs qui prennent l'avion, le bus ou le bateau, 25 à 30% sont sujets au mal des transports. [1]
Qu'est-ce qui cause le mal des transports ?
Qu’il s’agisse d’effectuer un déplacement professionnel ou de partir en vacances, utiliser les moyens de transport peut se révéler être un véritable cauchemar pour certains. Les patients qui souffrent du mal des transports subissent des maux de tête, des vertiges et des nausées qui rendent leurs heures de trajet insupportables.
La cinétose ou le mal des transports est un trouble qui résulte d’un conflit sensoriel entre la vision et le système vestibulaire de l’oreille interne.
Lorsque l'on est en mouvement, nos yeux envoient des signaux visuels qui indiquent à notre cerveau que l'on bouge. Quand les capteurs de mouvement situés dans l'oreille interne détectent des mouvements différents ou contradictoires, cette discordance d'informations perturbe le système vestibulaire et peut entraîner des troubles neurovégétatifs que le patient commence à ressentir : vertiges, nausées, vomissements, sueurs froides, etc.
Pourquoi la cinétose nécessite-t-elle de la rééducation vestibulaire ?
Lorsque l'oreille interne est sensible, cela peut entraîner une réaction dans le vestibule, organe responsable de vertiges positionnels, et dans la cochlée [2], impliquée dans l'audition. Cette réaction qui provoque un conflit sensoriel, est souvent la cause principale des vertiges et des nausées.
Dans le cas des cinétoses, la rééducation vestibulaire consiste à rétablir la cohérence entre les informations vestibulaires reçues lors du mouvement, et les informations visuelles et proprioceptives captées par le patient.
Cette rééducation est faite à travers divers exercices effectués par le patient en présence de son kinésithérapeute, et visent à désensibiliser son système vestibulaire, améliorer son équilibre et atténuer ses symptômes de cinétose au fil des séances.
Pour plus de détails sur nos exercices vestibulaires, consultez cette page.
Quel est l'intérêt de la réalité virtuelle ?
Utilisée comme dispositif médical dans le domaine de rééducation, la réalité virtuelle sert à recréer les situations génératrices de cinétoses tout en contrôlant les différents stimuli et déclencheurs.
Cette simulation n'a pas pour objectif de restituer à l’identique les situations réelles, mais d'exposer d'une manière progressive et contrôlée vos patients à la situation anxiogène. Une technique qui repose sur le principe de l’habituation propre aux thérapies cognitivo-comportementales. De ce fait, l'utilisation de la réalité virtuelle contribue à créer cet environnement virtuel qui fait croire à votre patient qu'il est dans un moyen de transport, sans avoir à sortir de votre cabinet.
Exercices variés : soumettez votre patient à différentes situations
Grâce au dispositif KineQuantum, la rééducation des cinétoses de vos patients peut se faire efficacement et dans différentes situations. En plus de tous les exercices vestibulaires proposés, le logiciel vous propose 5 exercices dédiés parmi lesquels vous pourrez sélectionner ceux qui correspondent le mieux à leurs besoins :
Conduite sur autoroute
Conduite en montagne
Passager sur autoroute
Passager en montagne
Naupathie
1- Déplacement en voiture : Exercices sur autoroute ou en montagne
Ces exercices permettent de travailler les cinétoses liées aux déplacements en voiture. Chaque exercice présente deux choix de scénarios : passager ou conducteur.
Le travail des cinétoses dans ces deux exercices se fait en voiture, vous pourrez ainsi choisir le lieu : en montagne ou sur autoroute, ainsi que le siège de votre patient. Les vitesses se passent automatiquement, mais vous aurez à paramétrer la durée de l'exercice, à activer ou désactiver la conduite de nuit, et à déterminer le nombre de véhicules et la position de départ de votre patient. Dans chaque exercice, des instructions visuelles et auditives seront présentes pour guider votre patient lors de sa séance. Ensuite, vous pourrez directement ajuster l’ensemble des paramètres en fonction de ses réactions et ses progrès.
2- Travail de naupathie : Exercice en bateau
Pour vos patients atteints de naupathie, un exercice leur est spécifiquement dédié. En mettant le casque sur leurs yeux, vos patients se retrouveront sur un bateau. Vous pourrez choisir leur position : proue, poupe, sur le toit ou dans la cabine.
Ensuite, vous aurez la faculté de moduler l’intensité de la houle, avec onze niveaux évoluant de la mer calme à la tempête. Vous pourrez même changer les mouvements du bateau : immobile ou non, sa vitesse et si vous voulez qu’il effectue des virages.
Ensuite, pour garantir plus d'immersion à votre patient, intégrez des repères fixes ou mobiles dans le paysage, comme des îles ou des bouées par exemple.
Comment ça évolue au fil des séances ?
D'après les travaux de D. Trendel, les résultats ont montré que 80 % des sujets ont pu retourner à bord après la rééducation en réalité virtuelle. Il conclut que la stimulation optocinétique semble être prometteuse dans le traitement des cinétoses, spécifiquement dans le cas du mal de mer.
De plus, selon M.A. Civrac de Fabian, les résultats après rééducation par simulateur visuel sont en faveur d’un véritable bénéfice chez le patient sujet à la naupathie. Elle permet une amélioration clinique significative des symptômes et de la gêne fonctionnelle des patients traités, avec entre autres une disparition des vomissements chez 85 % des sujets. Dès lors, les patients semblent plus résistants aux stimuli cinétogènes et ont moins recours aux traitements médicamenteux.
Conclusion
Du point de vue kinésithérapeutique, bien que la rééducation des cinétoses ne garantisse pas la disparition complète du trouble, elle peut néanmoins renforcer la résilience du patient et lui apporter un soulagement des symptômes par le biais de l'exposition et de l'habituation. Aujourd'hui, la technologie de réalité virtuelle s'introduit comme une approche novatrice qui permet d'augmenter l'engagement et la confiance des patients face aux situations génératrices du mal des transports.
L'objectif est de fortifier leurs mécanismes d'adaptation afin de pouvoir se déplacer et voyager avec plus de confort.
Bibliographie
[1] Jean-François Lemoine, émission « Pourquoi, docteur ? » sur Europe 1, 29 juillet 2012
[2] Sensibilité vestibulaire et vertiges - Centre Tomatis® Genève
[3] D. Trendel, R. Haus-Cheymol, T. Erauso, G. Bertin, J.-L. Florentin, P.-Y. Vaillant, L. Bonne, "Optokinetic stimulation rehabilitation in preventing seasickness", European Annals of Otorhinolaryngology, Head and Neck Diseases, Volume 127, Issue 4,2010, Pages 125-129
[4] Marie-Alexandra Civrac de Fabian. "Intérêt de la simulation visuelle dans la rééducation de la naupathie". Sciences du Vivant [q-bio]. 2017. dumas-01830569
[5] Behrang Keshavarz, Aaron Emile Philipp-Muller, Wanja Hemmerich, Bernhard E. Riecke, Jennifer L. Campos, "The effect of visual motion stimulus characteristics on vection and visually induced motion sickness", Displays,Volume 58,2019,Pages 71-81,ISSN 0141-9382.
[6] Rose Marie Rine, Michael C Schubert, Thomas J Balkany, "Visual-Vestibular Habituation and Balance Training for Motion Sickness", Physical Therapy, Volume 79, Issue 10, 1 October 1999, Pages 949–957.
[7] Dai M, Raphan T, Cohen B. "Prolonged reduction of motion sickness sensitivity by visual-vestibular interaction". Exp Brain Res. 2011 May;210(3-4):503-13.
[8] Hoffer ME, Gottshall K, Kopke RD, Weisskopf P, Moore R, Allen KA, Wester D. "Vestibular testing abnormalities in individuals with motion sickness". OtolNeurotol. 2003 Jul;24(4):633-6.
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